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Le Village de Saint Georges sur
Fontaine |
Saint Georges à travers le temps précédant la Révolution La paroisse de Saint Georges sur Fontaine revint aux biens de l'abbaye de Fécamp en 1189. Elle entra dans la composition de la baronnie de Fontaine le Bourg, avec la paroisse de Fontaine le Bourg, Tendos, Mont Cauvaire, Ratiéville et Saint Maclou de Folleville. Au contraire de Fontaine le Bourg, la paroisse de Saint Georges relevait de la juridiction de l'Archevêque de Rouen. Notre paroisse restera dépendante des abbés de Fécamp jusqu'à la Révolution. A la fin du XII e siècle, la paroisse de Saint Georges compte 100 ménages soit environ 600 habitants. Elle est plus étendue que la commune actuelle car elle comprenait des hameaux qui depuis sont passés à Bosc Guérard: la Mi-Voie, la Haye-Gonor, le Pimont, le Bosc-Vattier et le Bosc-Théroulde. Des terroirs importants se forment autour des châteaux et des hameaux se créent comme le Bosc, Bellevue et le Val-Vendard. La fin du XII e siècle est une période d'agitation en Normandie en raison des luttes que se livrent les rois de France et les ducs. Lorsque la province redevint française, une longue période de paix et de progrès s'installe sous Saint Louis. Mais hélas, la guerre entre la France et l'Angleterre éclate à nouveau et la région est durement éprouvée par les batailles et la peste noire (en 1348). La guerre de cent ans laissa le pays en pleine désolation et la paroisse a perdu presque les trois quarts de sa population. Rodent les loups et les renards dans les forêts impénétrables qui se sont installées alentours. Des noms de lieux en témoignent: la Mare au Loup, Carqueleu (le quartier du loup). Sous le règne de Louis XI, peu à peu le village reprendra vie. Cependant, pendant l'été 1472, toute la contrée entre Neuchâtel et Rouen fut mise à feu et à sang suite à une incursion du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, furieux d'avoir échoué à Beauvais. La fin du XIV e siècle vit également les environs du village touchés par les guerres de religion. En 1592, la misère s'installe à nouveau et une épidémie de peste sévit à Rouen et la région, jetant la désolation. Henri IV passa sur le territoire de notre village en avril 1592, à la poursuite des troupes du Duc de Parme, Alexandre Farnèse, et des Ligueurs. Ayant levé le siège de Rouen, le Roi se rend d'une traite de Gouy à Fontaine le Bourg en passant par le nord de notre village (en limite du Vert Galant. Sur les collines entre le Varat et Fontaine le Bourg, on retrouvera beaucoup de petits boulets, restes des combats qui s'y déroulèrent. Après la signature de l'Edit de Nantes et la paix religieuse revenue, la vie du village, essentiellement agricole, s'écoule entre les travaux des champs et le rythme des saisons. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
L'église de Saint Georges
sur Fontaine |
L'église avant les ouragans de 1929
L'église après reconstruction en 1931 |
L'église, telle que nous la connaissons aujourd'hui, fut maintes fois réparée. Dans la nuit du 24 février 1832, le clocher s'effondra de vétusté. La commune n'ayant pas les ressources suffisantes, entreprit les réparations mais n'éleva qu'un léger beffroi pour abriter la cloche. Ce n'est qu'en 1843 que cette construction sera remplacée par un clocher définitif haut de 16,6 mètres. Plus tard, ce furent le choeur et la nef qui menacèrent ruine. La reconstruction de l'église fut exécutée en 1868. Seules quelques ogives du XVI e siècle furent conservées.
L'église après les ouragans de décembre 1929 et janvier 1930
Le clocher tel que nous le voyons aujourd'hui sera reconstruit en 1931. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
Les châteaux et manoirs de
Saint Georges sur Fontaine |
Le
château du Varat est situé à la limite des communes
de Saint Georges et de Claville-Motteville. Le domaine avec ses deux fermes,
ses bois, son hameau du Val Vendard et la ferme de la Vastine constituait
un domaine qui s'étendait sur 150 hectares au XVIII e siècle. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
Le château du Varat |
Coqueréaumont
est le nom d'une ancienne famille de Rouen. Le domaine constitue un hameau
de Saint Georges, le manoir qui s'y trouvait a disparu et est aujourd'hui
remplacé par la construction élevée en 1868 par Paul
Caudron de Coqueréaumont dont les initiales figurent au dessus
de l'entrée. La chapelle, dédiée à la Ste
Vierge sous le nom de Notre-Dame, a été restaurée
la même année. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
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Au
Bout d'Aval était situé un manoir en bois dont les premiers
propriétaires connus sont les "de l'Etoille". Monsieur
André de l'Etoille, maître des Comptes, avait épousé
noble demoiselle Françoise Dufour de Nogent, fille du président
à la Cour des Comptes, Aydes et Finances de Normandie. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
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La
famille de Boutteville à Saint Georges sur Fontaine
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Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
Les Chasse-Marée |
Un chemin traverse les plaines du village, depuis le Hameau du Bosc vers le Bout d'Amont, qui porte le nom de chemin des Chasse-Marée. Aux siècles passés et depuis le XIII e siècle avec certitude, des attelages partaient des ports de la Manche: Saint Valery et Dieppe pour ravitailler Paris en poissons fraîchement pêchés. Quarante lieues séparaient la capitale des ports normands et il fallait faire vite pour des impératifs de fraîcheur. Les itinéraires changèrent souvent et varièrent au gré des années. L'un de ceux-ci passait par Saint Georges se poursuivant vers Morgny, Neufmarché et Gisors.
Les attelages, appelés Chasse-marée, effectuaient cet étonnant trafic en recherchant les itinéraires les moins encombrés. Des relais de chevaux étaient installés sur le parcours, assez nombreux, car les transports qui avaient bien souvent lieu la nuit, se faisaient à grand train. Le trajet Dieppe - Paris s'effectuait en moins de 12 heures. Les mareyeurs ne revenaient pas souvent à vide depuis la capitale; des personnes, parfois, profitaient de l'aubaine malgré l'inconfort, ou bien c'étaient des marchandises et même des enfants ou nourrissons élevés à la campagne normande.
Gustave Flaubert fait allusion à ces Chasse-marée qui traversaient les villages, de nuit, à brides abattues, et faisaient rêver Madame Bovary: "La nuit, quand les mareyeurs passaient sous ses fenêtres en chantant la Marjolaine, elle s'éveillait et écoutait le bruit des roues ferrées qui à la sortie s'amortissaient vite sur la terre. "Ils y seront demain" disait-elle, et elle les suivait dans sa pensée, montant et descendant les côtes, traversant les villages, filant sur les routes à la clarté des étoiles". |
Reconstitution de l'épopée des Chasse-marée en 1989 Ce chemin des Chasse-marée est aujourd'hui plus communément appelé chemin de grande randonnée (GR 25) après des efforts de réhabilitation suite à quelques décennies d'abandon aux cultures ou aux friches. Extraits du livre de Serges ROUVERAND |
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