GAZ NATUREL RENOUVELABLE DE 1ére 2ème ET 3ème GÉNÉRATION


QUELLE EST LA DIFFÉRENCE?

 

Par Audrey | 2018-08-31 BiogasWorld

Le gaz naturel renouvelable de 2e et 3e génération, produit grâce à des technologies avancées comme la gazéification de la biomasse, le captage du CO2 et le power-to-gas, fait partie du mix d’énergies renouvelables de l’avenir. En 2018, l’Union européenne a décidé de limiter l’utilisation de biocarburants de première génération dans les transports, comme l’éthanol, et d’augmenter la quantité de biocarburants de 2e et de 3e génération exigée. Les États-Unis pourraient lui emboîter le pas dès 2019.
Le potentiel de cette énergie renouvelable est grand. Par exemple, la biomasse utilisée, comme les algues et la paille, est disponible en quantités plus élevées et permet une production de GNR à grande échelle pouvant mieux répondre aux besoins énergétiques des transports, notamment.
Par ailleurs, elle aide les producteurs à éviter la concurrence entre cultures énergétiques et agriculture alimentaire. Qu’est-ce que le biométhane de 2e et 3e génération? Quelles sont les technologies offertes?

Le GNR de 2e et 3e génération se distingue du GNR de 1re génération par les types de biomasses et de technologies de production utilisés. Toutefois, dans tous les cas, l’injection dans les réseaux de gaz est possible si le biométhane produit correspond aux exigences.


Voici un tableau résumé :

 Gaz naturel renouvelable de 2e et 3e génération

GAZ NATUREL RENOUVELABLE DE 2E GÉNÉRATION

Le gaz naturel renouvelable de 2e génération, ou biométhane 2G, est issu de biomasses sèches. Ce type de biomasse comprend des matières lignocellulosiques comme le bois, la paille ou les produits de papeteries. Ces ressources s’opposent à celles utilisées pour produire le GNR de 1re génération provenant de déchets, de matières agricoles ou de boues des stations d’épuration.

Ce GNR est produit par méthanation, soit une réaction de synthèse obtenue en combinant un catalyseur, le méthane (ou CH4) et le dihydrogène (H2). Elle peut être effectuée de façon chimique, soit avec un système power-to-gas, ou de façon biologique. Elle devient alors une étape de finition réalisée à la suite d’une digestion anaérobie.

GAZ NATUREL RENOUVELABLE DE 3E GÉNÉRATION

Le gaz naturel renouvelable de 3e génération, ou biométhane 3G, est issu d’une biomasse d’algues. Les producteurs peuvent transformer les microalgues cultivées en biométhane grâce à des réacteurs photosynthétiques à très haut rendement, de la lumière naturelle, de l’eau et de minéraux.

La culture de microalgues est perçue comme une solution durable pour la production de GNR à long terme à cause de son fort potentiel de croissance et de sa capacité à capter le CO2.

Notez, toutefois, que ces technologies sont toujours au stade de développement et de recherches. On travaille, notamment, à rendre plus rentable la production à grande échelle et à atténuer les contraintes associées aux saisons.

Lisez cet article récent de GRT Gaz pour en savoir plus.

 

QUELLES TECHNOLOGIES AVANCÉES UTILISER POUR PRODUIRE CE GRN?


Déjà, de nombreuses technologies avancées sont testées et améliorées pour permettre la production de GNR de 2e et de 3e génération.

GAZÉIFICATION DE LA BIOMASSE

La gazéification de la biomasse est une technologie particulièrement intéressante pour traiter les matières résiduelles sèches, comme le bois des déchets forestiers ou des déchets de construction municipaux.

Ce processus consiste à chauffer la biomasse à des températures allant de 850 à 1300 °C dans divers fluides. On obtient ainsi plusieurs gaz, dont le monoxyde de carbone, le méthane et l’azote, qui subissent ensuite un processus de méthanation. Cette dernière étape vise à produire un gaz naturel synthétique, qui est, par la suite, épuré pour éliminer le goudron du mélange.

La gazéification de la biomasse peut produire 210 m3 de GNR par tonne de bois. La commercialisation de ce type d’énergie pourrait s’effectuer dès 2025.

Plusieurs projets en cours visent à produire du biométhane par gazéification, dont :

  •  Projet GoBiGas à Gotenburg, Suède

C’est la plus grande usine semi-commerciale traitant, en grande partie, des granules de bois. Ce projet atteint une puissance de 20 MW, mais recherche actuellement un acheteur puisqu’elle a dû fermer.

  •  Projet Gaya, France

Ce projet vise à développer les meilleures approches et pratiques pour la gazéification et la méthanation en testant différents intrants comme la paille et des déchets forestiers, le tout mélangé à 50 % de copeaux de bois. Les investissements se sont élevés à 60 M€. Visitez leur site Web pour plus d’informations.

 

BIOMÉTHANE PAR LE CAPTAGE DU CO2

La production de biométhane par le captage du CO2 est une forme de power-to-gas. Grâce à un procédé électrochimique, le CO2 collecté est séparé en monoxyde de carbone et en dioxygène.

Par la suite, le monoxyde de carbone est combiné à du dihydrogène, créé à partir d’un procédé d’électrolyse de l’eau. Celui-ci permet de séparer l’eau en hydrogène et en oxygène. Ces gaz réagissent à ce procédé de méthanation et produisent du gaz naturel synthétique.

Même si cette technologie est prometteuse, les professionnels cherchent toujours une façon de la rendre plus compétitive par rapport aux autres sources d’énergie. En effet, plusieurs facteurs entrent en compte pour produire du gaz naturel synthétique à un coût raisonnable : le faible prix pour l’acquisition d’électricité renouvelable et pour le captage du CO2.

La production du biométhane par le captage du CO2 est, toutefois, seulement l’une des applications possibles de cette technologie, ce qui augmente la concurrence entre elles.

 

POWER-TO-GAS ET MÉTHANATION

Ce procédé de power-to-gas se base, lui aussi, sur la conversion de l’électricité en hydrogène grâce à l’électrolyse de l’eau. Par la suite, l’hydrogène subit un procédé de méthanation pour se convertir en gaz naturel synthétique.

La différence? Le CO2 utilisé est collecté, cette fois, lors du raffinage du biogaz. De plus, des surplus d’électricité renouvelablepermettent de produire l’hydrogène nécessaire.

Jetez un coup d’œil à ce schéma de UniPer, qui illustre les différentes possibilités offertes pour produire du GNR en utilisant le power-to-gas combiné à la méthanation et à la gazéification de la biomasse.

Gaz naturel renouvelable de 2e et 3e génération: schéma sur le power-to-gas

 Gaz naturel renouvelable de 2e et 3e génération: schéma sur le power-to-gas

Plusieurs projets démontrent et testent le potentiel de ce type de power-to-gas. Vous pouvez consulter la liste de tous les projets actuels en Europe sur le site  European Power to Gas.

Toutefois, voici quelques exemples de projets prometteurs :

  •   Usine de démonstration BioPower2Gas, à Allendorf, en Allemagne.

Gérée par le groupe Viessmann, l’usine produit du méthane grâce à un procédé biologique utilisant des surplus d’électricité renouvelable éolienne et solaire. Le but est d’injecter le gaz produit dans le réseau. Pour en savoir plus, consultez le site de l’organisation.

  •  Le projet Helmet

Ce projet vise à démontrer le potentiel d’un procédé power-to-gas efficace servant également comme moyen d’entreposer l’énergie. Il est cofinancé par l’Union européenne. Pour plus d’informations, consultez le site Web du projet.

  •  Le projet GRHYD

Lancé en 2018, le projet GRHYD est la première usine de démonstration employant le power-to-gas en France. Elle vise à tester l’injection d’hydrogène produit à partir d’électricité renouvelable dans le réseau de gaz naturel. Son objectif est également de produire de l’hytane, un mélange de gaz naturel et d’hydrogène. Jetez un coup d’œil sur la page du site Web d’Engie pour obtenir davantage d’informations.

 

QUEL POTENTIEL POUR LE GAZ NATUREL RENOUVELABLE DE 2ème ET 3ème GÉNÉRATION?

Le GNR de 2e et de 3e génération s’impose comme une énergie verte durable à fort potentiel, capable de répondre aux besoins énergétiques des populations, dans le secteur des transports notamment.

De nombreux bénéfices découlent de l’utilisation de ce biométhane :

  •  Renforcer l’approche d’économie circulaire

L’économie circulaire favorise une consommation en boucle, plus durable. La production de biométhane 2G ou 3G et l’utilisation des technologies présentées plus haut s’ancrent à cette approche.

Par exemple, les cultures de microalgues pourraient agir comme système de raffinage du biogaz en absorbant le CO2. On pourrait par la suite convertir celui-ci en biométhane. Par ailleurs, comme mentionné, le surplus d’électricité renouvelable peut être converti en hydrogène lors d’un procédé de power-to-gas.

  •  Entreposage d’énergie renouvelable pour une alimentation continue

Certaines technologies, dont le power-to-gas, sont considérées comme des moyens d’entreposer l’électricité renouvelable à long terme. En effet, l’électricité collectée peut être convertie en biométhane, puis injectée dans le réseau.

C’est un enjeu qui deviendra crucial : l’énergie renouvelable tend à dépendre de la température et à être intermittente. L’entreposage par la conversion de l’énergie en biométhane pourrait s’avérer l’une des solutions à ce problème.

Gaz naturel renouvelable de 2e et 3e génération : power-to-gas entreposage d'énergie renouvelable

  • Évitement de la concurrence entre cultures alimentaires et énergétiques

Certains spécialistes affirment que les sociétés devraient favoriser le biométhane produit à partir de sources non biologiques, comme le power-to-gas, ou d’algues.  Ils souhaitent ainsi limiter la quantité de terres destinées à la production d’énergie et éviter la concurrence entre cultures énergétiques et alimentaires.

 

GARDEZ L’ŒIL OUVERT SUR LES DERNIÈRES TECHNOLOGIES EN BIOMÉTHANE ET GNR

L’industrie doit garder l’œil ouvert sur les dernières technologies avancées offertes en production du GNR, dont celui de 2e et 3e génération. En effet, la transition énergétique va de l’avant, mais les besoins en énergie des sociétés sont loin de diminuer. Nous devons, plus que jamais, ouvrir la porte à de nouvelles options d’énergies vertes, voire chercher à les multiplier.

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